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M. Domoto possède une importante maison de détail qui fait plus de 250 dollars d’affaires par jour[1].

…Ces temps derniers, les Japonais ont commencé de s’occuper d’affaires industrielles. Une compagnie japonaise de San Francisco, la Kangyosha, entreprend des travaux de construction de chemin de fer : elle est la seule concessionnaire des 60 milles du railway de la Yosemite valley. À Seattle et à Portland, d’autres entreprises japonaises emploient plus de 3 000 ouvriers japonais[2].

Le tremblement de terre et le feu à San Francisco, loin de nuire aux commerçants japonais, les ont servis.

Il existe aujourd’hui cinquante magasins d’épicerie-mercerie à San Francisco. Depuis le tremblement de terre, dix maisons nouvelles se sont fondées. Sauf une, toutes font de bonnes affaires. Immédiatement après le tremblement de terre, les loyers augmentèrent. Les commerçants japonais, aux vues larges, payèrent des loyers plus élevés que les Américains, et signèrent des baux à long terme. Malgré les dégâts, la vente des objets japonais n’a pas cessé d’augmenter depuis la fin de l’année dernière. Le peuple a été obligé de remonter son ménage détruit par la catastrophe. Somme toute, le tremblement de terre a été pour les magasins japonais un événement heureux : il a dérangé les transactions commerciales[3].

Ainsi, une classe riche de Japonais, analogue aux riches Chinois des Straits settlements, commence de diriger vers les États-Unis ses capitaux. Le club

  1. Tôbei Zasshi. Je dois la traduction de cet article et de beaucoup d’autres articles japonais cités dans ce volume à M. le Boulanger.
  2. Shinjin (février 1906), art. de M. Kozaki Hiromichi, reproduit dans Shinhoron de mars 1906.
  3. Mita Shogyo Kai, III, 6. La Prospérité des Magasins japonais de San Francisco, par M. Ueno Kisaburo, consul du Japon à San Francisco.