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déserts : Sierra Nevada et désert Mohave, et, le long de la mer, coast ranges. Entre la Sierra Nevada et les massifs côtiers, une dépression oblongue, le grand bassin central de Californie, parcouru au nord par le Sacramento, au sud par le San Joaquin, qui, devant la baie de San Francisco, se réunissent pour s’échapper par une brèche des coast ranges. Qu’à cette grande vallée l’on ajoute quelques petites zones affaissées qui s’étrécissent entre les chaînes côtières : région d’Eureka et de Santa Rosa au nord de la baie de San Francisco, régions de San José, de Santa Cruz, de Monterey et de la rivière Salinas au sud, et enfin les sections méridionales de Santa Barbara, Los Angeles, San Bernadino et de San Diego, voilà toutes les terres cultivables. Or seules ne requièrent pas d’irrigation les vallées côtières d’Eureka, de Santa Rosa et de Santa Cruz qu’humidifient les vents de mer. La partie méridionale de la grande vallée centrale, arrosée par le San Joaquin, reçoit peu de pluie : une moyenne annuelle de 12 inches à Stockton, de 9 inches à Fresno. Il pleut davantage à la base de la Sierra Nevada, beaucoup moins vers l’ouest[1]. Les pluies sont très inégalement distribuées : il ne pleut pas du 1er mai au 1er novembre ; l’atmosphère est alors extrêmement sèche, l’évaporation très active, la chaleur accablante ; la terre se crevasse, s’éparpille en poussière. Avantageuse au moment de la récolte, cette sécheresse ne l’est pas à la culture : semé au début de

  1. Sur toute la question de l’irrigation en Californie, cf. Report of Irrigation Investigations in California. Washington, 1901. Cette belle enquête sur les problèmes sociaux, légaux et économiques que pose la question de l’irrigation a été faite sous la direction de l’Office of Experiment Stations of the U. S. Department of Agriculture.