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les côtes, l’atmosphère est transparente ; toute l’année durant, c’est un air chaud, sec, léger, qui, de l’hiver à l’été, de la nuit au jour, varie peu, une lumière douce qu’attendrissent encore et que délicatement teintent des fleurs de cerisiers et d’amandiers, que tamisent les verdures d’eucalyptus, de poivriers, de pins, chênes verts, caoutchoucs, orangers et bananiers, où s’exalte l’éclat des fleurs sauvages, du golden poppy. Qu’il fait bon vivre pour les malades, les riches et les voluptueux dans les stations de Los Angeles, Santa Barbara, Pasadena et Monterey ! La terre irriguée produit, dans la vallée du Sacramento sur un rayon de 5 milles, tous les fruits tempérés ou demi-tropicaux : pommes, amandes, olives, cerises ; des figuiers et des dattiers poussent auprès de champs de blé, d’orge et de maïs. Cette terre de froment et de vignoble est un des principaux vergers du monde : les oranges du jardin des Hespérides y mûrissent près de l’or des mines.

Sur ce sol béni, que ses richesses minérales ont rendu célèbre, et qu’une littérature de réclame a toujours chanté, pourquoi les immigrants de race blanche, tous les errants qui ont des revanches de richesses et de jouissances à prendre, ne s’abattent-ils pas gloutonnement ?

Les bonnes raisons ne manquent point aux Californiens. Ils commencent par contester les chiffres du dernier recensement : la Californie a été sacrifiée par des rancunes ou des incompétences. Qu’on attende seulement le census de 1910 et l’on saura enfin le grand nombre d’agriculteurs et de fermiers disséminés par la campagne ; c’est hors des villes que la population augmente. — Cela est fort bien, mais jamais