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faible afflux de l’immigration européenne. Les derniers recensements décennaux constatent que l’accroissement de la population totale est médiocre dans cet État, qui, malgré sa situation incomparable sur un Océan, n’est que le 21e de l’Union pour le chiffre de ses habitants. L’augmentation avait été plus rapide de 1850 à 1860 (287 397 ; augmentation de 310,4 p. 100) au moment du rush vers les mines d’or, de 1870 à 1880 (304 447 ; 54,3 p. 100) et de 1881 à 1890 (343 436 ; 39,7 p. 100) qu’elle ne l’a été de 1890 à 1900 (271 655 ; 22,4 p. 100). Ce taux d’accroissement, 22,4 p. 100, c’est le taux du développement de la Géorgie (20,6 p. 100), du Connecticut (21,7 p. 100), États de second plan ; il ne peut se comparer avec le développement d’États atlantiques ou centraux, Massachusetts, New-York, Pennsylvanie, Ohio, Illinois, Missouri. Et l’accroissement urbain en Californie est aussi rapide que l’accroissement rural. De 1901 à 1903, tandis que la population dans les dix villes qui ont plus de 10 000 habitants augmentait de 26 290, dans les villes de moins de 10 000 habitants ou à la campagne, elle s’accroissait seulement de 26 500.

Que l’on se rappelle les prédictions enthousiastes, entendues depuis quarante ans aux États-Unis sur l’avenir de cette Californie, « land of promise » ! Go West, disait-on, il y a dix ans encore, au jeune homme qui débutait. Go to New-York, dit-on plus volontiers aujourd’hui, — à New-York, repaire de la haute finance, centre commercial de tout le pays. C’est un complet revirement.

Quel mirage pourtant n’a cessé de rayonner de cette Californie, l’Eldorado State, « the land of the Setting Sun » ! Dès que l’Amérique fut découverte et