Page:Aubert - Américains et Japonais, 1908.pdf/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

régions irriguées, la Californie est à peu près vide d’habitants.

Cette faible population est très mélangée, très cosmopolite. Au recensement de 1900, il n’y avait en Californie que 661 280 Américains qui y fussent nés. 113 381 Américains nés dans d’autres États de l’Union y avaient émigré : 136 088 venaient de la région Nord-atlantique ; 49 612 de la région Sud-atlantique ; 216 874 de la région Nord-centrale ; 36 857 de la région Sud-centrale ; 34 427 de l’Ouest ; 12 000 autres environ étaient nés dans les possessions américaines, Hawaï, Alaska, Philippines[1]. Une immigration étrangère s’y était jointe, mais qui, restée faible, ne représente chaque année, en moyenne, que 2,6 p. 100 de l’immigration totale aux États-Unis[2]. Voici de 1899 à 1903, par nationalités, la proportion de ces immigrants : Japonais, 24 p. 100 ; Scandinaves, 6 p. 100 ; Anglais, 41 p. 100 ; Allemands, 6 p. 100 ; Irlandais, 4 p. 100 ; Italiens du Nord, 21 p. 100 ; Français, 4 p. 100[3]. Ainsi, sans ces deux afflux d’immigrants, Américains venant d’autres États (30,8 p. 100) étrangers (24,7 p. 100), la Californie, avec les citoyens qui y sont nés, n’aurait eu en 1900 que 661 280 habitants ; réduite à sa seule natalité, elle serait moitié plus déserte qu’elle n’est aujourd’hui.

C’est un problème que d’expliquer le faible développement de la population fixée en Californie, et le

  1. Twelfth Census of the U. S. Vol. I, pp. cxxvi sqq.
  2. 1899, 8 645 immigrants soit 2,8 p. 100 de l’immigration totale aux États-Unis ; 1900, 11 197, 2,7 p. 100 ; 1901, 11 604, 2,4 p. 100 ; 1902, 15 093, 2,3 p. 100 ; 1903, 22 746, 2,6 p. 100.
  3. Annual Report of the Commissioner-general of Immigration. Washington.