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Le 15 octobre 1906, jour où la décision du comité scolaire devint effective, 93 élèves japonais suivaient les écoles publiques : 68 étaient nés au Japon ; 25 aux États-Unis. Ceux-ci, en vertu de l’article XIV de la Constitution américaine, peuvent devenir citoyens des États-Unis et de l’État où ils résident ; comme tels, ils sont soumis aux lois de la nation aussi bien que de l’État. Les 93 élèves étaient répartis entre 23 écoles primaires et, selon leurs connaissances, entre les 8 degrés des public-schools. Les 23 enfants nés aux États-Unis de parents japonais avaient de sept à quinze ans ; parmi les 68 enfants nés au Japon, 43 avaient de quinze à vingt ans.

L’école spéciale qu’on réservait à ces enfants est, dans la partie brûlée de San Francisco, une bâtisse provisoire, mais comparable aux autres écoles qui ont été construites après le tremblement de terre. Le programme d’études y est exactement le même. Mais les Japonais vivent dispersés dans les divers quartiers de la ville, qui sont mal desservis depuis le tremblement de terre : les forcer à ne fréquenter que cette école c’était empêcher beaucoup d’entre eux de profiter de l’enseignement public.

Depuis plus d’un an, le Board of Education recevait « des protestations de parents américains contre la présence dans les écoles primaires, à côté de leurs enfants, garçons ou filles de sept ou huit ans, de Japonais âgés de seize, vingt-deux, vingt-trois et vingt-quatre ans : tout le monde tombait d’accord qu’il n’était pas bon de mélanger des âges aussi différents. Mais rien n’était plus facile de fixer pour chacune des classes de l’école primaire une limite d’âge ; valant pour tout le monde et n’étant dirigée