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quelles étaient les intentions du ministre des Affaires étrangères, le comte Hayashi :

Il a annoncé aux gens qui s’occupent de l’émigration japonaise que durant le mois de janvier 1908, les 23 compagnies d’émigration dont les affaires sont prospères (3 compagnies ont suspendu leurs affaires) auraient l’autorisation d’envoyer chacune aux îles Hawaï 11 émigrants.

Cette autorisation a été officiellement communiquée aux préfets des départements où existent des compagnies d’émigration. Toutefois les émigrants pourront emmener avec eux leurs femmes et ceux de leurs enfants garçons et filles âgés de moins de douze ans.

Multiplions 23 par 11 : 253 émigrants sont autorisés à partir en janvier 1908. Ils pourront emmener leurs femmes et leurs enfants de moins de douze ans ; il est probable que certains emmèneront des femmes et des enfants qui ne sont point les leurs. Sans doute, nous sommes loin des 2 000 ou des 4 000 émigrants que le gouvernement japonais projetait, il y a un an[1], d’envoyer mensuellement aux Hawaï, mais tout de même ce n’est pas l’interdiction absolue des départs.

  1. À la demande des émigrants japonais aux Hawaï et pour encourager cette émigration… il avait été décidé que le nombre des départs serait porté à 4 000 à partir d’octobre 1906. » Mais M. Sato Kan, consul du Japon aux Hawaï, vu l’insuffisance des moyens de transport, obtint que ce chiffre ne fût adopté qu’en juin 1907, et qu’on continuât jusque-là à faire partir chaque mois 2 000 émigrants. L’Asahi Shimbun du 28 décembre 1906 ajoutait : « L’enquête ordonnée il y a quelque temps par le président Roosevelt sur les émigrants japonais aux îles Hawaï est un plaidoyer éclatant en leur faveur ; aussi la décision d’une augmentation graduelle des départs n’a-t-elle pas d’autre raison que l’insuffisance des moyens de transport. » À un an de distance, la semi-interdiction des départs pour les Hawaï par le gouvernement japonais pourrait bien n’être qu’une mesure provisoire.