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le trouble, le dérangement, ou la perversion d’une ou de plusieurs fonctions.

Pour elle, toute maladie est un effort de conservation, une réaction, c’est-à-dire une lutte, un combat par lequel la nature médicatrice cherche à expulser un agent morbifique, ou à réparer le mal qu’il a produit.

D’autre part, la vraie médecine ne regarde, ni comme des affections, ni comme des maladies, les modifications organiques ou fonctionnelles que l’âge apporte dans l’état de l’économie, et qui se lient soit au développement de l’organisme, soit à la retraite ou à la chute inévitable des organes ; elle sait que tout être vit successivement en enfant, en adulte, en homme, en vieillard ; et en raison de cette connaissance, quand elle se trouve en présence des diverses phases de ce mouvement alternatif d’ascension ou de chute, elle se contente ordinairement de rendre difficiles ou lents les effets nécessaires ou inévitables.

La vraie médecine est patiente et prudente, mais vigilante ; elle n’agit jamais que sous les bénéfices de l’occasion et de l’opportunité ; elle emploie peu de remèdes, mais elle met toujours à contribution les ressources innombrables de l’hygiène, ressources toujours salutaires et quelquefois héroïques, quand on sait les employer avec discernement et habileté.