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ce travail, et même qu’il arrive quelquefois que lui seul parvient à le rendre exécutable ; donc, l’art a sa raison d’être, sa nécessité, sa valeur.

Effectivement, en enlevant ou en détruisant immédiatement la cause morbifique, il fait avorter la maladie et rend tout à fait inutile le travail interne de la nature. En apaisant les efforts exagérés de la nature, il empêche les lésions organiques de se produire et il rend plus facile le mouvement salutaire des crises. Dans d’autres circonstances, l’art relève ou régularise les forces abattues ou discordantes de la nature, et il la met de la sorte dans les conditions favorables à la guérison, vers laquelle elle tend presque toujours ; enfin, dans mille occasions, l’art éloigne les obstacles qui s’opposent aux efforts combinés de la nature, et sous ce rapport il lui est encore favorable.

La vraie médecine met sur le même plan la recherche des causes morbifiques, et l’étude des modifications qu’elles exercent sur le corps et sur l’esprit, c’est-à-dire sur le physique et le moral ; elle établit une différence radicale entre une indisposition et une affection, entre une affection et une lésion, entre une lésion et une maladie.

Pour elle, toute affection morbide consiste dans une modification ou une altération matérielle des solides ou des liquides, entraînant consécutivement