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facilement guérissable lorsqu’elle est simple, mais qu’elle est au contraire difficilement curable quand elle est compliquée, et qu’alors il est prudent d’en confier la guérison à la nature, en se contentant de surveiller et de seconder ses efforts. »

Enfin nous terminerons par cette conclusion, qui résume notre sentiment sur les débats de la rue des Saints-Pères : L’Académie a déraillé au premier choc ; elle a suivi à toute vapeur le train des typhus et des épidémies puerpérales, et elle a complètement perdu de vue la fièvre puerpérale essentielle, qu’elle a dédaigneusement laissée sur la voie !

Nous avons parlé !… Mais que vont dire bientôt ces praticiens à outrance qui pullulent dans les carrefours et sur les routes ; ceux-là surtout, qui pour nous servir de l’expression de M. Trousseau, n’ont retenu des bancs de l’école que la poussière qu’il y ont essuyée ; car il en est malheureusement de cette poudreuse espèce ? Que vont-ils dire, ces Spartiates, ces difficiles, en apprenant qu’un théoricien s’est permis de traiter, in extenso, une question aussi cliniquement feutrée que celle de la fièvre puerpérale ? Ce qu’ils vont dire ? nous l’ignorons ! Toutefois, ils sont bien capables de nous infliger les réflexions les plus désobligeantes… Mais au fait, que nous importe ? n’avons-nous pas des juges autrement compétents, parmi tant de médecins à la fois hommes de science et hommes de l’art, qui dans les diverses contrées, et souvent dans les plus petites localités, cultivent avec ardeur la littérature médicale et la médecine scientifique ! Ne comptons-nous pas là de bons amis que nous ne connaissons pas, que nous n’avons même jamais vus, mais qui ont lu et médité nos livres ? amis naturels et sincères qui stéréotypent leur estime pour nos travaux sur les registres de notre honorable éditeur.