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regardaient même comme un des plus puissants auxiliaires du traitement curatif. L’exercice en plein air, la vie calme, un régime alimentaire bien ordonné, des bains fréquents et des soins extrêmes de propreté ajoutent encore à l’efficacité de ce remède naturel.

Le traitement curatif est basé sur les données de l’observation et de l’expérience, sur la connaissance des ressources ordinaires de la nature et sur celle des moyens auxquels l’art, imitant la nature, a recours ordinairement avec le plus grand succès. Il consiste :

1o À détruire les éléments de l’affection, c’est-à-dire les causes prédisposantes et efficientes, telles que la pléthore sanguine, laiteuse ou bilieuse ; l’état inflammatoire, l’état saburral, l’embarras gastrique ou intestinal, les spasmes, l’exaltation ou la mobilité nerveuse ; en un mot, tout ce qui, en dérangeant ou en perturbant la sécrétion du lait ou l’écoulement des lochies, peut contribuer à en opérer la métastase.

2o À rappeler ces liquides à leur source, ou bien à seconder l’action de la nature qui tend à les porter à la peau, aux intestins ou aux reins, c’est-à-dire au foyer même des émonctoires de l’économie.

3o À modérer les inflammations et la fièvre, et à les combattre au besoin dans leurs excès ; à s’opposer à la putridité des humeurs, et à régulariser le genre nerveux.

4o À résoudre les engorgements de l’utérus, du cerveau ou du poumon, ou du moins à adoucir les effets qui en résultent.

5o À ouvrir, ou à faire aboutir par des moyens de l’art, les dépôts laiteux et les abcès.

6o À pratiquer les ponctions selon la méthode de Bossu, maître en chirurgie, méthode qu’il a préconisée dans un Mémoire très remarquable publié en 1796, sur la fièvre puerpérale accompagnée de péritonite avec épanchement.