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convulsion, rentrer d’elle-même dans l’ordre dès que la nature est parvenue à chasser au dehors les matières nuisibles, les matières putrides, les matières peccantes, comme disaient les anciens ! Du reste, ces vérités vont ressortir du tableau que nous allons faire de la marche naturelle de l’affection puerpérale.

La marche naturelle de l’affection puerpérale offre trois temps principaux à suivre et à considérer ; ce sont : l’invasion, le progrès et la terminaison.

Dans l’invasion, la petitesse et la concentration du pouls, le désordre de la physionomie, le frisson, les anxiétés, les nausées annoncent qu’une humeur devenue étrangère cherche à se porter sur quelque point de l’économie, tandis que la disposition antécédente des liqueurs et l’état actuel des mamelles vides, flasques ou subitement desséchées, démontrent la nature de cette humeur.

Dans le progrès, la douleur du ventre, le météorisme ou la tuméfaction de l’abdomen, la diarrhée et l’augmentation des anxiétés annoncent que cette humeur est déposée dans la région abdominale. Dans presque tous les cas, les signes qui manifestent d’abord sa présence dans le bassin ne sont pas équivoques. Quelquefois, c’est dans le cerveau qu’elle se porte avec une rapidité étonnante ; on la reconnaît à la douleur de tête et au délire : dans d’autres circonstances, c’est sur la poitrine, alors, la difficulté de respirer et le point de côté l’indiquent ; tantôt enfin, elle agit ou sur la poitrine qu’elle enflamme, ou sur la masse du sang qu’elle décompose ! À l’époque de la terminaison, on voit apparaître les sueurs, les crachats laiteux, l’œdème des extrémités inférieures, les abcès, les dépôts à l’utérus, la diarrhée laiteuse, l’éruption miliaire, et il est impossible de ne pas reconnaître un mouvement synergique, un effort général et salutaire, dans cette série de mouvements critiques plus ou moins prononcés, plus ou moins décisifs, qui n’appa-