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lochiale, métastatique, etc., cela ne prouve qu’une chose, c’est que la même cause produit des effets différents et que chaque auteur a pu, par conséquent, se croire dans la voie en donnant à la fièvre puerpérale un nom directement en rapport avec la forme qu’il a été à même d’observer le plus souvent, mais encore une fois cela ne change rien au fond, à l’opinion que les anciens avaient de la nature de la fièvre puerpérale qu’ils rapportaient tous à une métastase des lochies ou du lait.

Chez presque toutes les femmes nouvellement accouchées, la nature suscite un léger mouvement fébrile, en d’autres termes, une petite fièvre légère et éphémère ; on a donné à cette fièvre physiologique et naturelle, le nom de fièvre de lait.

Quelquefois, ce mouvement fébrile s’élève, s’exaspère et s’organise en quelque sorte sous l’action d’une métastase des lochies ou du lait et des altérations que ces liquides font subir au sang, on dit alors qu’il y a fièvre puerpérale.

Donc la fièvre puerpérale est une fièvre essentielle, métastatique, laiteuselochiale, et elle appartient, par sa nature et par son but, à l’ordre des fièvres expulsives ou éliminatrices.

Une fois déclarée, la fièvre puerpérale peut prendre la forme inflammatoire, bilieuse, putride ou maligne ; elle peut emprunter un caractère contagieux et pernicieux, soit au génie épidémique, soit à la constitution médicale régnante ; enfin, elle peut déterminer des inflammations consécutives, et se compliquer même d’une foule d’accidents ; mais en dernière analyse, elle reste toujours fièvre puerpérale, présentant des indications différentes suivant les divers sujets et les différents cas.

La fièvre puerpérale est produite par toutes les causes qui peuvent arrêter l’écoulement des lochies, supprimer l’écoulement du lait ou opérer le transport de ces liquides