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Des affections qui précèdent, accompagnent ou suivent la fièvre puerpérale, mais qui ne la constituent pas.


À présent que l’on connaît la fièvre puerpérale légitime et que l’opinion scientifique est faite à son égard, que l’on admette subsidiairement avec Leacke et Hulme, médecins anglais ; avec de La Roche, médecin de Genève ; avec Pouteau, le célèbre médecin de Lyon ; avec Th. Cooper, avec Hunter, Gardien, Pinel, Gasc ou avec M. Béhier ; qu’on admette, disons-nous, que les inflammations soit de l’épiploon, soit de l’intestin, ou de la matrice, ou du péritoine, ou des veines, peuvent donner lieu à des accidents qui, en se liant à la puerpéralité, deviennent fort graves et provoquent une réaction à laquelle on a donné le nom de fièvre puerpérale… rien de mieux ; mais il n’en reste pas moins bien établi que ces accidents puerpéraux ne constituent pas la fièvre puerpérale proprement dite.

Que l’on admette, si l’on veut, avec MM. Velpeau, de Castelnau et Ducrest, que certaines altérations du sang, que la présence du pus dans les veines, que sa migration sur différentes parties de l’économie, ou son transport dans le torrent de la circulation, peuvent produire des affections qui présentent les caractères de la fièvre puerpérale et de la fièvre traumatique des opérés… rien de mieux encore ; mais on n’a pas affaire là à la fièvre puerpérale, on a affaire à une fièvre essentielle putride.

Que l’on admette encore, avec MM. Hervez de Chégoin, Velpeau, Cruveilhier et Dumontpallier, que la présence de caillots dans l’utérus peut, ainsi que les détritus qui baignent cet organe, déterminer une infection putride ou infection purulente, soit ; mais, nous le répétons, ces affections ne constituent pas davantage la fièvre puerpérale légitime.