Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ligne par Sydenham, Astruc et Le Roy ; de maladie laiteuse par Hecquet ; de dépôts laiteux par Puzos, Levret, Van Swieten, Lamothe et Bordeu ; de diarrhée laiteuse par Bonté ; de miliaire laiteuse par Planchon et Gastelier. Or, tous ces noms, toutes ces dénominations et toutes ces qualifications prouvent assez que les anciens médecins attribuaient d’un consentement unanime, la fièvre aiguë des femmes en couches à une métastase des lochies ou du lait.

C’est donc uniquement par un besoin inexplicable de changement, et par un mouvement irréfléchi, que l’orgueil moderne s’est efforcé de briser ces données magistrales amassées par l’expérience, sous la caution des hommes les plus considérables de la médecine ? C’est donc un devoir, et un devoir impérieux pour nous, de rétablir les faits, de leur rendre leur valeur primitive ; et partant de continuer à donner exclusivement le nom de fièvre puerpérale à la fièvre qui a pour cause le mouvement, le transport et les métastases des lochies et du lait. Nous savons que beaucoup de médecins ne veulent plus croire à ces cheminements des humeurs, à ces transports, à ces métastases des liquides ; mais ont-ils tort ou raison ? Ils ont tort au ban de l’antiquité, et la génération qui monte fera bientôt et promptement justice de leurs dédains et de leur ignorance. « On ne trouve plus de lait dans le sang ni ailleurs !… » disent-ils avec ironie. À cela nous répondrons : Mais sait-on bien ce qu’on trouve dans le sang ? Pendant un temps on a soutenu que les globules du sang pouvaient, chez les femmes enceintes, se transformer directement en pus dans les vaisseaux. Plus tard, M. Andral est revenu lui-même sur cette opinion, qu’il avait lancée ; et, enfin, on a reconnu que ce que l’on avait pris pour des globules de pus dans le sang, n’était que les globules blancs du sang lui-même. Eh bien ! nous demanderons si en cherchant encore et en cherchant bien, sans prévention, sans idée arrêtée d’avance, on ne