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née à ses termes classiques, la fièvre puerpérale est un mouvement fébrile essentiel, le plus souvent éphémère, et quelquefois durable, qui se lie primitivement et exclusivement aux phénomènes physiologiques de l’accouchement ; phénomènes qui, dans certaines conditions et principalement sous l’action directe de causes infectieuses, comme les lochies ou le lait altérés, etc., etc., peuvent passer rapidement de l’état physiologique à l’état pathologique.

Dans le premier cas, cette fièvre éphémère des femmes en couches prend le nom de fièvre de lait ; dans le second, on la désigne depuis Willis sous le nom de fièvre puerpérale ; Hippocrate et les anciens la désignent sous le nom de fièvre aiguë des femmes en couches.

Ainsi, la fièvre puerpérale légitime et franche est produite par l’action des lochies ou du lait dont les principes transportés dans le torrent de la circulation altèrent le sang, le décomposent, et produisent ainsi une série de phénomènes dont l’ensemble constitue l’affection puerpérale qui elle-même donne naissance consécutivement à la fièvre puerpérale. Ainsi donc, la fièvre puerpérale est une fièvre essentielle, métastatique laiteuse ou lochide. Telle était l’opinion des anciens, et elle a fait loi depuis Hippocrate jusqu’à Bordeu, et même au delà, car elle était encore en faveur dans les premières années de notre siècle. Nous avons consulté à ce sujet les écrits spéciaux les plus estimés, ceux de Monti, de G. Bauhin, d’Akakia et de Wolf ; nous avons lu et médité le fameux recueil de Spach, intitulé : Gynæciorum sive de mulierum tum communibus, tum gravidarum parientium et puerperarum affectibus et morbis ; recueil précieux qui contient les écrits de Paré, de Plater, de Sylvius, de Roussel, etc., etc. ; enfin nous avons compulsé les savants rapports qui ont été faits sur cette maladie par les membres éminents de la Société de chirurgie, et voici ce que nous avons recueilli.

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