Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

profondément pensée et lestement écrite par un esprit distingué, riche du présent et riche d’avenir. Il est à regretter seulement qu’elle ne traite que de l’infection putride et de l’infection purulente, et qu’elle réserve en quelque sorte la question principale, c’est-à-dire la question même, de la fièvre puerpérale. C’est un fait que nous nous permettons de reprocher amicalement à l’auteur que nous estimons. Certes, il en sait beaucoup plus qu’il n’en a dit ; mais peut-être quand il a pris la plume était-il encore sous le charme des douces émotions de la reconnaissance ? Peut-être a-t-il craint d’alarmer ses divinités tutélaires ? Quoi qu’il en soit, il est homme à reprendre son œuvre ex professo.

Les lettres de M. le docteur Béhier font honneur à son savoir, à sa sagacité, à son aptitude ; elles ont principalement pour objet d’établir une méthode de traitement ; mais à en juger par les conclusions de M. Trousseau, qui a été le maître de M. Béhier, la méthode de M. Béhier n’est point supérieure aux autres. M. Béhier nous semble avoir plutôt labouré qu’élucidé la question. Néanmoins on lira ses lettres non-seulement avec fruit, mais encore avec plaisir, attendu qu’elles se distinguent par un parfum littéraire assez rare aujourd’hui.

Les travaux de M. Gallard sont généralement estimés et méritent de l’être. Ceux que M. le docteur Jacquemier a publiés dans la Gazette hebdomadaire se recommandent par un sens scientifique et une touche pratique très remarquables. Quant aux notes ultra-scientifiques de M. Pidoux, nous sommes aux prises avec elles et nous avons toutes les peines du monde à en déchiffrer le sens. M. Pidoux procède à la manière des anciens glossateurs, et son style miroitant nous fascine et nous jette dans un mirage continuel. C’est au point que nous saisissons difficilement quelques bribes au milieu de toutes ces richesses accumulées par le savant médecin de Lariboisière ! M. Amédée Latour, qui