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résultant du milieu infecté ; comme le caractère de la plaie utérine exposée comprend la nature particulière de la plaie, du liquide qui la baigne et de la fonction spéciale dont elle était le siège immédiat.

La fièvre puerpérale, considérée comme effet collectif et comme résultante de tous ces éléments physiologiques, peut et doit conserver cette dénomination et rester comme une maladie à part, dont la nature et les caractères sont aussi distincts que les éléments étiologiques qui lui donnent naissance.

La fièvre puerpérale épidémique n’est que la fièvre puerpérale ordinaire à laquelle vient s’adjoindre une plus grande dose de miasme puerpéral porté à de plus hautes propriétés toxiques ; la fièvre puerpérale foudroyante n’est elle-même que la plus haute expression de cet empoisonnement.

La contagion de la fièvre puerpérale existe comme fait de transmission de la maladie d’un individu à un autre ; elle se présente sous deux formes principales : sous la forme infectieuse, miasmatique générale, et sous la forme d’inoculation directe utérine. Les deux formes sont presque toujours simultanées chez les femmes qui accouchent dans les Maternités.

Le traitement de la fièvre puerpérale présente deux grandes indications : favoriser d’abord la cicatrisation immédiate de la plaie utérine ; ramener ensuite autant que possible la plaie utérine qui tend à suppurer à la condition physiologique de la plaie fermée. Les moyens propres à remplir cette double indication sont : le seigle ergoté administré immédiatement après l’accouchement et lorsque l’inertie de l’utérus paraît vouloir persister ; les autres indications sont fournies par les différents états par lesquels passent l’utérus, ses annexes et l’économie entière, sous l’influence de l’altération et de la résorption des liquides utérins.

L’étude approfondie de la fièvre puerpérale, la considé-