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qu’il ressort de ce discours, dans lequel il a touché aux plus hautes questions de la pathologie générale, que la fièvre puerpérale est une fièvre métastatique lochiale et que l’hippocratisme, auquel les meilleurs esprits et les hommes les plus expérimentés reviennent malgré eux, est la seule doctrine dont les principes puissent donner la solution des questions fondamentales.

De plus, et toujours à notre sens, il ressort du discours du célèbre professeur que pour avoir une idée bien nette des sentences que l’on prononce à l’Académie, il faudrait que la docte compagnie voulût bien instituer auprès d’elle un rapporteur général exclusivement chargé de résumer ses débats importants ; jusque-là, on discutera sans s’entendre, comme aujourd’hui et pendant des années entières. Et le monde qui écoute et qui cherche à s’instruire ne sera guère mieux informé et mieux édifié après qu’avant la discussion.

M. Jules Guérin. — M. le docteur Jules Guérin est un des quelques académiciens qui, fidèles aux enseignements du passé, se ressouviennent des principes de leurs maîtres et cultivent avec honneur la philosophie médicale ; aussi est-il entré résolument en matière. « Messieurs, a-t-il dit, si la spécialisation est bonne dans les sciences comme ailleurs, je pense que la généralisation l’est aussi, et je monte à cette tribune parce que : Medicus sum et nihil medici a me alienum puto. »

Malheureusement ces paroles ne devaient pas, dans l’esprit de M. Guérin, servir de texte à son discours ; le savant orateur ne s’était mis en frais de variante que pour expliquer son intervention dans le débat ; mais au fond son siège était fait sur un sujet de prédilection. M. Jules Guérin a traité ex professo, la partie physiologique et chirurgicale de la question.