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« En effet, dit-il, dans quel cas cette dénomination serait-elle plus matériellement vraie que dans le cas d’un jeune homme qui portait un fœtus dans son sein, et qui mourut de résorption purulente à la suite de l’opération que je pratiquai pour l’en débarrasser ; opération qu’on pourrait, à juste titre, appeler césarienne ! »

Passant ensuite à l’examen des doctrines des essentialistes et des symptomatiques, M. Velpeau ajoute : Je ne trouve pas suffisantes les preuves alléguées par les essentialistes. Ils veulent que la fièvre essentielle précède toute lésion appréciable, et alors ils invoquent l’encombrement, l’insalubrité, les enfants atteints, la contagion et l’absence de lésions anatomiques à l’autopsie… Eh bien ! je repousse ces preuves, parce que je ne trouve pas en elles matière suffisante à conviction.

Si l’encombrement était la cause de la fièvre puerpérale, la mortalité devrait être proportionnelle au nombre des accouchées ! Eh bien ! il n’en est rien, comme le prouvent les observations recueillies à l’Hôtel-Dieu, à Beaujon, à la Maternité, à la Charité, et dans le douzième arrondissement.

Les raisons tirées de l’insalubrité ne sont pas meilleures, à en juger par les rapports qui nous sont parvenus de Londres, de Dublin, de plusieurs villes de France et de l’étranger. Robert Lee raconte qu’il a eu plus de morts en ville que dans les hôpitaux, plus chez les femmes riches que chez les pauvres, et que la mortalité a commencé souvent chez les femmes du monde.

Quant à la contagion, j’y crois peu ou pas ; je pense avec M. Dubois qu’il faut être en grande défiance contre les faits de contagion, et avoir toujours présents à l’esprit les faits extraordinaires, mais certains de coïncidence. Les coïncidences, qu’on le sache bien, ont fait souvent la fortune des grandes erreurs en médecine.

L’absence de lésions à l’autopsie, absence toutefois infi-