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M. Velpeau, la description ouvre la scène, l’exorde vient ensuite et la péroraison déborde partout ! Étudions méthodiquement ces trois éléments constitutifs de la question.

Exorde. — On peut, dit M. Velpeau, diviser en deux groupes les orateurs qui ont pris part à cette discussion, devenue si large, et dans laquelle toutes les doctrines médicales ont été mises en jeu. Les uns considèrent la fièvre puerpérale comme une fièvre essentielle ; les autres la regardent comme une fièvre symptomatique. Les premiers tiennent à conserver le mot fièvre à cette affection, les autres ne veulent pas même entendre prononcer ce mot ! Pour moi, je suis loin d’être convaincu que la fièvre puerpérale soit une fièvre essentielle, et j’aimerais mieux qu’on lui donnât un autre nom ; mais lequel ? Le mot typhus répugne à quelques-uns ; je pense donc qu’il vaut encore mieux lui conserver le nom de fièvre puerpérale, malgré les vives oppositions des symptomatiques ; néanmoins, je me range parmi ceux qui regardent la fièvre puerpérale comme symptomatique, mais cependant avec quelques restrictions !

Eh bien ! que vous en semble ? Ne dirait-on pas vraiment que M. Velpeau est sujet à des vertiges ? Il avance et il recule ; il consent et il proteste ; il est contraint, il semble faillir ! Il effleure tout et il ne creuse rien ; en un mot, il distrait, mais il n’entraîne pas, et tout semble gêné dans sa parole et dans sa pensée. Ce n’est certes pas là notre Velpeau !

M. Velpeau a fait observer avec raison que M. Trousseau, qui avait commencé par nier l’existence de la fièvre puerpérale, a fini par en doter les hommes et les enfants aussi bien que les femmes ; et il se hâte de protester contre cette singulière généralisation, bien qu’il soit peut-être le seul qui ait observé une vraie fièvre puerpérale chez l’homme.