Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du ravissement de la mère qui vient de mettre un homme au monde ; de cet état admirablement mixte de douleur et de joie, vouloir s’élever par l’imagination jusqu’à y trouver une sorte d’identité avec l’état de l’homme qui a subi l’ablation d’un membre important, c’est une légèreté qui rappelle involontairement cette autre légèreté par laquelle, on s’en souvient, dans les cas de dystocie, la mère fut déclarée à l’état de légitime défense à l’égard de son fœtus… ! Laissons de pareilles opinions à ceux qui ne se croient obligés en rien devant Dieu, ni devant les hommes, et respectons la femme en couches… » Voilà de la raison, de la sensibilité et par elles de l’éloquence du cœur.

Enfin M. le professeur Cruveilhier déclare en terminant que, dans cinq épidémies de fièvre puerpérale qui ont régné pendant son séjour de deux ans et demi à la Maternité, il a vu échouer entre ses mains toutes les méthodes de traitement rationnelles et empiriques ! Ce sont ces insuccès, joints à la forme et à la gravité de la maladie, qui l’ont conduit à donner à la fièvre puerpérale épidémique de la Maternité le nom de typhus puerpéral. Ce sont, ajouterons-nous, ces choses incidentes qui l’ont entraîné à confondre le typhus puerpéral, qui est le fait du génie miasmatique et épidémique, avec la fièvre puerpérale légitime et franche, qui se déclare indépendamment de tout état épidémique extérieur.

M. Danyau. — M. Danyau est le fils du célèbre accoucheur de ce nom. Il a succédé honorablement à son père ; et il occupe aujourd’hui un rang fort distingué parmi les hommes éminents qui exercent cette haute et légitime spécialité.

M. Danyau regarde la fièvre puerpérale comme une maladie déterminée par un principe miasmatique qui altère le sang et le rend apte à produire une infinité de localisa-