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idées sont peu connues aujourd’hui ; elles ne sont guère au goût des Cnidiens modernes, des partisans de la médecine expéditive, et des expérimentateurs in anima vili. Mais elles sont déjà plus répandues qu’elles ne l’étaient il y a quelques années ; on y revient enfin, et le jour n’est pas éloigné où l’appel des médecins restés fidèles aux principes et à la tradition scientifique, sera entendu de tous comme il l’est déjà de quelques bons esprits non prévenus, non engagés dans les sottes doctrines des dernières années de la première moitié de ce siècle ! — Revenons maintenant à M. le professeur Dubois.

M. Dubois s’est attaché à faire remarquer que la thèse soutenue par M. Trousseau, relativement aux rapports de similitude qui existent entre l’état d’une femme en couches et celui d’un individu qui a subi une grande opération chirurgicale, n’était pas nouvelle et que déjà elle avait été agitée il y a plus de dix ans à Édimbourg, par le docteur Simpson ? M. Dubois a eu raison, mais il aurait pu sans efforts faire remonter l’origine de cette observation à cinquante ans plus haut, car elle a été faite d’abord en France par Peu, chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Paris, et quelques années plus tard en Angleterre par Leake et Johnson… Du reste, il est un fait autrement important à signaler et sur lequel nous regrettons qu’aucun orateur n’ait fixé l’attention : c’est le fait dûment avéré que la physionomie identique que présentent accidentellement les maladies les plus différentes, est l’œuvre du génie épidémique qui leur imprime, du moment où il se montre, un air de famille qui commence et qui disparaît avec lui.

M. Dubois a fait, avec de grandes précautions oratoires, de bien grandes réserves sur la contagion de la fièvre puerpérale. Il ne la nie pas effectivement d’une manière absolue, mais il soutient, avec l’autorité que lui donne son expérience, que les faits de contagion sont loin d’être aussi évidents