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que, dans un très grand nombre de cas, la cause inconnue de la fièvre puerpérale contient en elle les éléments de la gravité ou de l’innocuité de la maladie, et pour ainsi dire son avenir ; absolument comme la cause qui produit l’intoxication variolique du sang tient elle-même sous sa dépendance les inflammations spécifiques disséminées desquelles résulteront plus tard les pustules discrètes ou confluentes de la variole… Or, notez bien cet enseignement du professeur Dubois, car c’est encore là de l’hippocratisme et du meilleur.

En effet, qu’est-ce au fond que ce travail inflammatoire si complexe et si bien marqué dans ses tendances finales, si ce n’est un ensemble de réaction éliminatrice et dépurative ayant pour but de débarrasser l’économie de quelques principes morbifiques qui lui sont contraires ?… Qu’est-ce même qu’une fièvre éruptive, si ce n’est l’art de la nature aux prises avec un principe toxique et s’efforçant de le neutraliser ou de le pousser au dehors ? Est-ce que vous ne suivez pas le principe variolique pour ainsi dire pas à pas, depuis le moment où il a été introduit dans l’économie jusqu’à celui où il en est chassé ? Quel désordre et quel tourment n’excite-t-il pas dans l’économie ? Accélération de la respiration et de la circulation ; mouvements partiels ou généraux des organes de la locomotion ; accablement, somnolence, délire ; vomissements, déjections involontaires, etc. ! Eh bien ! tout cela cesse comme par enchantement et rentre dans l’ordre naturel dès que l’éruption s’est développée régulièrement à la peau ! Eh bien ! maintenant, substituez par la pensée, substituez au principe variolique l’humeur laiteuse ou lochiale altérées, jetez-les dans le torrent de la circulation, dont elles ne manqueront pas d’empoisonner la masse, et vous verrez éclater une autre fièvre, ayant le même but que la fièvre variolique, tout en employant d’autres voies, d’élimination et d’expulsion. Et cette fièvre sera, n’en doutez pas, la fièvre puerpérale. À la vérité, ces