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selon M. Dubois, les convalescences qui succèdent à l’accouchement physiologique, se compliquent de quelques cas pathologiques qui forment deux groupes. Le premier groupe, beaucoup plus fréquent que le second, présente deux formes, la forme bilieuse et la forme inflammatoire, qui sont toutes les deux faciles à guérir ; la forme bilieuse se rapporte à l’embarras gastrique, la forme inflammatoire comprend les phlegmasies locales : métrite, péritonite, ovarite.

Le second groupe est caractérisé par un frisson initial intense et très rapproché de l’accouchement, par l’altération profonde de la face, par une agitation extrême, par des douleurs intolérables dans l’abdomen qui se ballonne, par la diarrhée, par la fièvre enfin ; ce second groupe constitue la fièvre puerpérale, proprement dite.

Avant de passer outre, nous ferons remarquer que cette description est à conserver, en ce sens qu’elle est celle d’un praticien constamment placé sur la brèche par sa spécialité, et qu’elle consacre véritablement la définition classique que nous devons à Hippocrate. En effet, en nous parlant de la femme de Droméades, Hippocrate nous dit dans son livre Des épidémies : « Elle fut saisie de frisson, le lendemain de sa couche ; elle éprouva des nausées, des douleurs à l’hypogastre, de l’agitation. Le troisième jour il y eut un nouveau frisson, le quatrième de l’assoupissement ; le sixième le redoublement fut encore plus fâcheux, la diarrhée se déclara et la mort survint peu d’heures après !… » Rapprochez cette description de l’improvisation de M. Dubois et vous verrez qu’elles se touchent.

M. Dubois ne regarde ni l’infection putride, ni l’infection purulente, comme étant les causes de la fièvre puerpérale. Il admet comme telle l’altération du sang par une cause encore inconnue, et cette hypothèse est, à son sens, la seule admissible après la ruine de toutes les autres. Il pose en fait