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drait : « Le pistolet ne me va pas, je ne me soucie pas de l’épée, quant au sabre, nescio vos, mais pour le fleuret boutonné je suis tout à votre service. »

Ce dernier trait est caractéristique ; il démontre pleinement, à notre avis, que si M. le professeur Trousseau n’est pas très fort en philosophie médicale, comme il aime tant à le répéter, il excelle du moins dans l’art de distiller le sarcasme et de l’appliquer résolument à ses chers collègues !

Que restera-t-il donc de ce discours-quolibet dans lequel M. Trousseau, après avoir tout évoqué, le chien, le loup et la pesté ; après avoir soutenu le pour et le contre, a su encore dans les termes les plus délurés de la fable, commettre à l’égard d’un de ses confrères les rapprochements les plus inopportuns ? Il restera d’abord ce consentement unanime, que M. Trousseau a beaucoup parlé pour ne rien dire ; il restera ensuite, que M. Trousseau a confondu à plaisir beaucoup de choses, les pyrexies entre autres avec les fièvres essentielles, sous ce prétexte insensé que telle est depuis vingt ans l’habitude de l’esprit moderne !… Singulier esprit que celui-là, et qui pourrait bien être, en dernière analyse, l’esprit des siècles qui n’en ont pas !…

M. Dubois. — M. Paul Dubois, doyen de la Faculté (caput facultatis, custos legum), est renommé dans le monde médical par l’honorabilité de son caractère, par son savoir et par son enseignement, qui est un modèle de simplicité et de délicate exposition. M. Dubois a apporté dans la question en litige toutes les qualités qui le distinguent, laissant peut-être à désirer un peu plus de décision dans ses conclusions !… Mais le Sage a dit : « Dans le doute abstiens-toi… » Peut-être M. Dubois est-il encore dans le doute ? Laissons-le parler :

Dans certaines circonstances assez difficiles à déterminer,