Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ruisseau. Mais c’est assez ; passons aux faits tels que l’éloquent orateur les a exposés.

La fièvre puerpérale, dit M. Trousseau, revêt trois formes distinctes : l’infection putride, l’infection purulente et cette autre forme qu’on a désignée sous le nom de typhus nerveux puerpéral ! Eh bien ! nous déclarons que les mêmes accidents se produisent en dehors de la puerpéralité et nous en appelons à MM. Delpech, Lorain et Bouchut ; c’est pour cela que nous avons admis une fièvre puerpérale des enfants et même une fièvre puerpérale des opérés… En appuyant ensuite sur ces faits, M. Trousseau soutient que les lésions graves communes aux femmes et aux hommes, ont en cette circonstance leur raison d’être, dans une cause générale, qu’il s’agit de chercher, et qu’on peut atteindre en songeant à ce que Boerhaave, MM. Dumas et d’Arcet ont dit des ferments et surtout en réfléchissant qu’indépendamment du ferment morbifique qui prend naissance par l’agglomération, certains individus isolés, le loup, le mouton, le cheval en procréent aussi dans des conditions spéciales ! C’est, dit-il, en procédant ainsi qu’on parviendra à se faire une idée de la spécificité sur laquelle on ne saurait assez fixer toute son attention.

Après avoir ainsi posé le fait culminant de la spécificité, M. Trousseau formule les quatre conclusions suivantes : 1o la fièvre puerpérale ne diffère pas de la fièvre consécutive aux opérations chirurgicales ; 2o dans la presque universalité des faits, le traumatisme est l’occasion de la fièvre puerpérale ; 3o la cause efficiente de la fièvre puerpérale est inconnue dans son essence comme dans ses effets ; 4o il n’est pas impossible que, dans une fièvre puerpérale épidémique, on puisse contracter la fièvre puerpérale en dehors du traumatisme. »

Nous demanderons à M. le professeur Trousseau, pourquoi il n’a pas voulu profiter de l’excellente leçon qui a été faite à l’Académie par le professeur Piorry et dans laquelle