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par excellence, bien qu’on ne lui donne guère ce nom !

Ainsi donc, selon M. Piorry, la fièvre puerpérale n’est ni une fièvre essentielle, ni une maladie à venin spécial comme cause et à marche régulière et toujours la même ; mais c’est la maladie d’une femme qui est atteinte de quelques-uns ou du plus grand nombre des états organo-pathologiques suivants : une métrite grave et de cause septique, une phlébite partielle ou générale modifiée et aggravée par la présence des matières putrides accumulées dans l’utérus ; une péritonite utérique, une septico-péritonite, une septicémie, une pyémie, des pleurites, des arthrites, des ethmoïtes promptement pyogéniques ; des arrêts de matières fécales et de gaz dans l’intestin simulant des péritonites, une hypémie extrême résultant de la déperdition des liquides.

En considérant les faits de cette façon, ajoute M. Piorry, les indications rationnelles se présentent tout d’abord et se rapportent évidemment non pas à la maladie de la fièvre puerpérale, mais à ses éléments constituants.

Nous ne saurions partager les idées de M. Piorry. Et d’abord, qu’est-ce que cette fièvre, puerpérale aux longs traits qu’il vient de dessiner ? En vérité, nous avons cru voir la tête de Méduse ! C’est bien le cas de répéter avec le poëte : Desinit in piscem affectio formosa superne… En effet, la fièvre puerpérale de M. Piorry a tant d’aspects heurtés, qu’elle finit par n’en plus avoir. Aussi on aurait beau chercher sous le signalement donné l’expression particulière et la physionomie propre de la fièvre puerpérale classique, qu’on ne trouverait jamais qu’une folle chose et un vain nom ! Ainsi donc, selon nous, M. Piorry a composé une fièvre puerpérale avec tous les symptômes qui apparaissent avant, pendant ou après cette fièvre, à titre de cause, de phénomènes, de conséquences ou de complications ; mais en définitive, il n’a pas dépeint la fièvre puerpérale sous ces traits spéciaux, caractéristiques et absolus. Répétons, pour être