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en 1820 par le docteur Portal, premier médecin du roi Louis XVIII ; nous rappellerons seulement qu’elle remplace trois Sociétés savantes dont elle a reçu les archives, savoir : l’ancienne Académie royale de chirurgie, fondée en 1737 par Mareschal et de la Peyronie ; la Société royale de médecine, fondée en 1776 par Lassonne, premier médecin de Louis XVI ; et, enfin, la Société de médecine, formée en l’an VIII au sein même de l’Académie de médecine par le ministre de l’intérieur. Du reste, tout le monde est d’accord sur ce point, qu’on ne saurait légitimement lui appliquer le mot de Fontenelle à l’Académie française : « C’est une honnête fille qui n’a jamais fait parler d’elle ! » On sait, au contraire, qu’elle fait parler d’elle, au moins une fois par semaine dans les douze arrondissements de Paris…, urbi et orbi. Rapportons donc ce qui s’est passé dernièrement à cette Académie médicale, la plus célèbre de toutes par la valeur individuelle de ses cent afférents.

Le 23 février 1858, M. Guérard, dont on connaît le caractère honorable et l’esprit scientifique, monta à la tribune, et encore tout ému de la perte d’une malade qui venait de succomber à la fièvre puerpérale, il évoqua les désastreux effets de cette cruelle maladie en conjurant ceux de ses collègues qui, par la spécialité de leurs études, méritent de faire autorité dans la question, de vouloir bien apporter le tribut de leur expérience à la solution des trois problèmes suivants : 1o Quelle est la nature de la fièvre puerpérale ? 2o Quel est son mode de propagation ? 3o Quel est le traitement qu’on doit lui opposer ?

Malheureusement en développant son programme, ou pour mieux dire en entrant lui-même en matière, M. le docteur Guérard a, pour ainsi dire, cassé de prime abord le cou à la question, par cette déclarations de principes vraiment foudroyante : « Quant, au premier point, c’est-à-dire, quant à la détermination de la cause de la fièvre puerpé-