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prochaine, si l’humeur s’altère et se fixe sur un organe noble. »

Mercatus attribuait cette maladie à la suppuration de l’utérus ; Mercurialis pensait qu’elle était produite par la métastase du lait ; quant à Willis il disait que pour se rendre compte de la nature de la fièvre puerpérale, il fallait posséder une idée complète des trois choses suivantes : 1o de la génération du lait et de sa métastase ; 2o de la purgation maternelle ou du flux des lochies ; 3o de l’état de l’utérus après l’accouchement et de son influence sur les autres parties du corps.

V. — Col de Villars et Fontaine sont les auteurs qui ont décrit avec le plus d’exactitude les lésions produites pendant la fièvre puerpérale. Toutes les autopsies leur ont démontré l’existence d’une sérosité laiteuse épanchée tantôt dans la cavité du ventre, tantôt dans le cerveau ou dans la poitrine. Ils ont trouvé du lait caillé à la surface des intestins et des dépôt laiteux situés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; Lamothe a eu l’occasion d’ouvrir plusieurs femmes qui avaient succombé à l’épidémie qui a régné à Rouen et à Caen en 1715, et il a constaté dans les intestins la présence d’une sérosité blanchâtre ayant l’aspect du lait caillé ; Levret et Puzos ont signalé dans d’autres circonstances les mêmes effets, et Bordeu lui-même, le célèbre Bordeu, rapporte qu’il a vu des infiltrations abondantes et des dépôts nombreux dans lesquels il a reconnu un liquide semblable à du petit-lait. Enfin, dans les épidémies qui ont régné à Berlin en 1770 et en 1780, on a pu recueillir, dans le péritoine et dans les interstices des circonvolutions intestinales une grande quantité de sérosité et beaucoup plus de matière purulente que le travail inflammatoire n’en fournit ordinairement.

Il résulte de ces observations que l’épanchement d’un liquide blanchâtre et de flocons solides de même couleur,