apparaît la fièvre puerpérale : l’un est l’embarras gastrique, il se montre du second au troisième jour ; l’autre est l’état inflammatoire ; mais rien de tout cela n’est la fièvre puerpérale !
» La métrite, l’ovarite, la péritonite, observées avec la fièvre puerpérale, ne la constituent pas non plus ; elles la compliquent ; l’infection putride et l’infection purulente ne sauraient, de même, être confondues avec la fièvre puerpérale. D’autre part, on ne peut admettre de similitude entre la surface interne de l’utérus après l’accouchement et une plaie ordinaire, car lorsque le délivre est expulsé, il n’y a pas de rupture, mais un simple décollement d’avec le placenta des vaisseaux maternels qui bientôt s’affaissent pour s’oblitérer ensuite par un dépôt de lymphe plastique. »
Qu’est-ce donc que la fièvre puerpérale ? existe-t-il une maladie à laquelle il faille réserver ce nom ? Oui, certainement, voilà les caractères de cette entité :
« Son invasion se fait brusquement, et on peut l’observer tout aussi bien avant l’accouchement ou pendant le travail que dans les premiers jours des couches. Elle jette le trouble presque instantanément dans les principales fonctions ; l’accélération du pouls est portée d’emblée à 120 ou 140 pulsations ; la respiration présente un embarras remarquable ; les idées se troublent, elles se perdent dans un subdélirium qui cache aux malades, et trop souvent aux assistants, la gravité de l’affection ; il n’y a pas de réaction franche, et les antiphlogistiques, loin d’être utiles, précipitent, au contraire, la terminaison fatale.
» En résumé, la fièvre puerpérale est caractérisée par l’époque de son invasion (avant le huitième jour), par l’évolution et la nature de ses symptômes ; par ses caractères anatomiques, consistant en une altération du sang inconnue dans sa nature et se traduisant par la formation rapide du pus.