ture, à la peinture, qui exigent toutes de fortes études théoriques.
Il est vrai que le public qui nous adore (quand il a besoin de nous) se complaît à croire que tout docteur est un savant, également versé dans les principes de la science et les habitudes de l’art. Il suppose même à plaisir (profanum vulgus) qu’une longue, pratique est infiniment préférable à une grande science !… Mais le public se trompe et nous fait trop d’honneur. On forme à l’école de bons aides et quelques artistes, mais on fait bien peu d’élèves dans la sévère acception du mot ! On enseigne à l’hôpital la petite chirurgie et la petite médecine, l’art bénin de faire des pansements élégants et d’administrer des remèdes à la mode ; mais on n’y enseigne plus la haute science des Fernel, des Duret, des Baillou, des Sthal, des Sydenham, des Hufeland et des grands institutistes ; c’est une lettre morte dont on ne parle plus !
Néanmoins, le temps aidant, les disciples deviennent des médecins, ou à peu près, et ce sont eux qui nous expédient tous les jours pour modèles, sous le titre modeste d’observations, ces plaisants croquis de maladies qui remplissent certains journaux, et qu’on prendrait volontiers pour des charges pouffées par des rapins, s’ils n’étaient signés de noms honorables. Effectivement on y chercherait en vain ces vigoureux coups de pinceau qui frappent par la hardiesse, l’éclat, l’économie et la sûreté des tons. Ces touches habiles et vraiment saisissantes ont disparu, et pour les retrouver, il faudrait remonter aux temps florissants des premiers maîtres de l’art, au temps d’Hippocrate, de Galien, d’Arétée et de leurs dignes successeurs Boerhaave, Hufeland, Borsieri, Barthez, etc., etc.
Bossuet disait à son illustre élève, en parlant des mots de la grammaire française : « Je discute volontiers les mots ; les mots représentent les idées, et les idées gouvernent le