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qu’ils étaient privés des choses les plus nécessaires à l’entretien de la vie, et qu’un bon régime avait bientôt rétablis. La continence, comme l’abus des plaisirs vénériens, peut conduire à la folie. Et si l’on accorde quelque confiance aux excès d’étude, à la fatigue morale, doit-on négliger les cas où l’absence de toute excitation intellectuelle favorise dans un sens opposé la production de l’aliénation mentale ? Ne voit-on pas tous les jours des malades, offrant de nombreuses chances de guérison, tomber par la privation d’excitants moraux dans un état qui enlève tout espoir de succès ? N’est-ce point la condition des prisonniers qui, renfermés dans une étroite cellule, privés de toute communication avec leurs semblables, sont bien plus exposés à être atteints d’aliénation mentale ?

Nous croyons donc convenable d’établir une cinquième classe, que nous intitulerons privations, qu’on pourra subdiviser en intellectuelles et sensuelles, et qui sera destinée à combler ce vide.

Voici les tableaux des causes rangées suivant l’ordre indiqué. Nous avons pour le construire compulsé les registres de la division, bien incomplets sous ce rapport, pour les années écoulées de 1831 à 1838, et nos propres observations pour 1839.