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Faisons de plus remarquer, pour que ce travail soit de quelque utilité, la nécessité de distinguer les différentes formes d’aliénation mentale. La folie est plus fréquente en Norwège, dit-on ; mais les idiots y comptent pour un tiers. Il en est de même en Écosse et dans le pays de Galles ; tandis qu’à Paris, M. Esquirol n’en trouve que 203 sur 7,950 aliénés. Dans le compte rendu de M. Ferrus, il n’existe que 20 aliénés dans le département des Basses-Alpes où un préfet comptait 1,800 crétins.

Une comparaison entre les différents départements de la France serait donc d’une extrême difficulté, puisqu’il faudrait tenir compte des conditions industrielles et commerciales qu’ils présentent, du degré de civilisation et d’instruction qu’on y trouve, de la nature même du sol, etc. Les départements qui ont pour chef-lieu une ville importante, et qui renferment une population considérable, devront nécessairement donner un nombre d’aliénés plus élevé. C’est ce qui est arrivé pour les départements du Calvados, d’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Inférieure, du Rhône, de la Seine-Inférieure, de la Gironde, des Bouches-du-Rhône.

Pour faire ressortir le fait de la différence d’une localité à l’autre, M. Parchappe a comparé 10 départements dont le nombre des aliénés a été trouvé le moindre, avec les 10 où ce nombre a été trouvé plus élevé.

Hautes-Alpes, Hautes-Pyrénées, Gard, Basses-Alpes, Haute-Saône, Tarn, Corrèze, Haute-Loire, Drôme et Pyrénées-Orientales.

280 aliénés pour 2,589,000 âmes, 1 sur 9,246.