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royaume, proportion énorme, comparativement à Paris où les aliénés qui ont moins de 20 ans ne constituent que le quatorzième de la population de cette classe de malades. Cette différence, comme le dit M. Esquirol, est due à la quantité prodigieuse d’idiots qu’indique le relevé de Norwège. Les trois périodes qui offrent le plus de malades sont pour toutes les statistiques, cette dernière exceptée, celles qui se trouvent entre 20 et 50 ans ; c’est au reste le résultat que Haslam et Rush ont annoncé depuis longtemps ; mais l’âge qui excède tous les autres est celui de 31 à 40 ans, dans les relevés de MM. Desportes, de Boutteville, Bouchet, Vastel, Bonacossa, Greco, Holst, et dans le travail sur l’établissement de Dundée ; c’est celui de 20 à 30 pour MM. Esquirol, Bertolini et Beck. En définitive, d’après le résultat que nous ont donné nos tableaux et les travaux des auteurs que nous venons de citer, il nous semble permis d’établir que l’aliénation mentale, rare dans la première enfance, devient très commune après 20 ans, est plus fréquente entre 30 et 40 ans, époque où elle a son maximum, commence à diminuer après cet âge, et s’éteint graduellement à mesure que l’on arrive vers la vieillesse. Dans la Norwège, la diminution est rapide à cette époque de la vie. Ainsi, on a calculé qu’il n’y avait plus qu’un huitième d’aliénés au delà de 60 ans, tandis qu’à Paris un sixième à peu près dépasse cet âge. Nous avons pris dans toutes les statistiques précédentes le chiffre des aliénés qui ont plus de 60 ans, et nous l’avons comparé à la totalité des malades qui se trouvent au-dessous de cet âge. Nous avons trouvé pour tous ces travaux réunis