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nous avons constaté cette fâcheuse complication, le malade a présenté les symptômes de la démence ; souvent ils étaient peu prononcés, et ce n’était qu’à la suite d’une attentive observation et par les renseignements qui nous parvenaient que notre conviction pouvait se former. Dans des cas très communs, et qu’il importe de distinguer, la démence offrait toutes les allures de la manie : délire ambitieux exubérant, agitation considérable, hallucinations, etc. Mais cette excitation tombait-elle, on s’apercevait bien vite de l’affaiblissement de toutes les facultés ; nous avons même vu quelques déments, chez lesquels la paralysie, dans ces moments d’agitation, disparaissait d’une manière presque complète pour reparaître bientôt. Qu’on ne se laisse donc point abuser par l’habitude extérieure de quelques-uns de ces malades ; s’ils présentent des signes bien constatés de paralysie générale, un peu d’attention fera reconnaître ceux de la démence. Nous ne voulons pas dire pour cela que la paralysie ne puisse exister sans qu’il y ait abolition ou diminution des facultés intellectuelles ; mais nous croyons ces cas bien rares et la proportion de M. Parchappe exagérée. Quant à nous, jamais nous ne les avons observés.

La sensibilité comme la motilité est altérée chez les déments paralytiques ; elle est intacte le plus souvent dans le premier degré, obtuse dans le second, elle est presque toujours abolie dans le troisième.

Les divers degrés de la démence étaient ainsi répartis :