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WLADIMIR KOROLENKO


LA PEINE CAPITALE


I


le 12 mai 1906


Aucune des séances des trois Doumas d’Etat ne m’avait laissé une si profonde impression que celle du 12 mai 1906.

Depuis le célèbre manifeste, six mois s’étaient écoulés. On avait derrière soi la guerre terrible : Tsoushima, l’émeute de Moscou, le tourbillon sanglant des expéditions répressives. Le 27 avril, la première Douma d’Etat, qui devait marquer dans la vie russe et devenir l’intermédiaire entre son passé et son avenir, entrait en fonctions. Dans sa réponse au discours du trône, la Douma s’était déclarée presque à l’unanimité contre la peine de mort.

C’était logique. Il y avait là une exigence réelle,