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enchantements des Égyptiens ? Où sont les évocations des magiciens ? Quand tous ces prestiges ont-ils cessé, disparu si ce n’est depuis qu’on a vu la croix de Jésus-Christ ? Quoi donc ! cette croix mérite-t-elle qu’on s’en moque ? Vos mystères, qu’elle a abolis et dont elle a montré l’impuissance, ne sont-ils pas plutôt qu’elle digne de mépris ? Voici une chose bien étonnante : votre religion n’a jamais été persécutée ; au contraire, on l’honore dans toutes les villes, tandis qu’on persécute les adorateurs du Christ, et cependant notre religion prospère et s’étend plus que la vôtre ; le culte de vos divinités si célébrées périt, et la foi dans le Christ et la doctrine que vous raillez, et que les empereurs ont souvent persécutée, remplit maintenant l’univers. Dans quel temps la connaissance de Dieu a-t-elle été aussi répandue ? Dans quel temps la chasteté et la virginité ont-elles brillé d’un aussi vif éclat ? Dans quel temps a-t-on montré un aussi généreux mépris de la mort, si ce n’est depuis que la croix du Christ a paru, et cela personne ne peut le révoquer en doute. Quand on voit d’un côté les martyrs du Christ affronter les supplices, et de l’autre les vierges de l’Église garder leur corps pur et sans tache pour le Christ, ces preuves suffisent pour démontrer que la foi dans le Christ est la seule religion véritable. Vous ne croyez pas encore à notre religion parce que vous demandez qu’on vous la démontre par des syllogismes, mais, nous autres, nous ne démontrons pas notre religion par les discours persuasifs de la philosophie grecque, comme le dit notre docteur : « Je n’ai point employé en vous parlant et en prêchant les discours persuasifs de la sagesse humaine (Corinth., 2, 4), » mais c’est par la foi que nous persuadons. Voici devant vous des hommes tourmentés par les démons ; en effet, plusieurs hommes possédés du démon étaient venus trouver Antoine, qui les amena en présence de ces philosophes et leur dit : Ou délivrez-les par vos syllo-