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et les avant-coureurs de l’antechrist ; il enseignait au peuple que le Fils de Dieu n’est point une créature, mais le Verbe et la sagesse éternelle du Père. Tous les peuples entendaient avec joie un si grand homme anathématiser l’hérésie ennemie du Christ, et tous les habitants de la ville s’empressaient en foule d’aller voir Antoine. Les païens eux-mêmes et ceux qu’ils appelaient leurs prêtres venaient à l’Église en disant : Nous voulons voir l’homme de Dieu ; car c’est ainsi que tout le monde l’appelait. Le Seigneur, en effet, délivra en cet endroit plusieurs personnes qui étaient possédées du démon, et il en guérit d’autres qui avaient perdu la raison. Beaucoup de païens même désiraient toucher seulement le saint vieillard, persuadés que cet attouchement leur porterait bonheur ; ce qui est certain, c’est que, dans ce peu de jours, un plus grand nombre d’infidèles embrassèrent la religion chrétienne qu’on n’en avait vu dans toute une année.


IL GUÉRIT UNE FILLE POSSÉDÉE DU DÉMON.


Lorsqu’il s’en retournait et que nous le reconduisions, au moment où nous arrivions à la porte de la ville, une femme se mit à crier derrière nous : Homme de Dieu, attendez-moi ; ma fille est cruellement tentée par le démon ; attendez-moi, je vous en conjure, de peur que je n’expire moi-même en courant après vous. Le vieillard à ces mots et à notre sollicitation s’arrête avec complaisance ; la femme approche, sa fille se roule par terre. Antoine prie, invoque sur elle le nom du Christ, et la jeune fille se relève pleine de santé et délivrée de l’esprit impur. Sa mère bénit Dieu ; tous rendent grâces au Seigneur, et Antoine retourne avec joie vers sa retraite habituelle, à sa chère montagne.