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reconnaissait l’état de son esprit, comme il est dit dans l’Écriture : « La joie du cœur brille sur le visage, mais quand le cœur est triste le visage devient sombre. (Prov. xv, 13.) » C’est ainsi que Jacob reconnut les embûches que voulait lui dresser Laban, lorsqu’il dit aux femmes : « Le visage de votre père n’est pas comme hier et avant-hier. (Genèse, xxxi, 5.) » De même aussi on reconnaissait Antoine : jamais la sérénité de son âme n’était troublée, jamais son visage n’était sombre, parce que la joie était dans son cœur.


HAINE DE SAINT ANTOINE POUR LES HÉRÉTIQUES ET LES SCHISMATIQUES.


Son attachement à la foi et son zèle pour la religion étaient admirables ; jamais il ne voulut avoir de communications avec les méliciens schismatiques, car il connaissait la persécution qu’ils avaient montrée dès l’origine et il savait comment ils s’étaient séparés de l’Église ; jamais il n’eut de relation amicale avec aucun hérétique, sinon pour tâcher de le ramener au bien, car il croyait et répétait que la fréquentation de tels hommes est la ruine des âmes et la perte du salut. Il avait particulièrement en horreur l’hérésie des ariens ; il exhortait tous les chrétiens à éviter leur société et à fuir leurs erreurs. Quelques-uns des ariens étant allés un jour le voir, Antoine les reconnut, découvrit leur impiété et les chassa de sa montagne en disant que leurs paroles étaient pires que le venin des serpents. Les ariens ayant publié faussement qu’Antoine partageait leurs sentiments, il manifesta la plus vive indignation contre cette imposture ; ensuite étant descendu de la montagne sur l’exhortation des évêques et de tous les frères, il alla à Alexandrie, condamna publiquement les ariens, les appelant les derniers des hérétiques