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croyez plutôt qu’ils en diront trop peu, car certainement ils ne pourront vous raconter qu’une faible partie de tant de vertus. Pour moi, cédant à vos désirs, tout ce que je pourrai vous dire dans ma lettre ne contiendra sur lui que le peu de choses dont je me souviens ; ne cessez donc pas d’interroger les navigateurs qui viennent auprès de vous, et peut-être même, après que chacun aura dit ce qu’il sait, la narration sera-t-elle à peine digne des mérites du saint solitaire. Je voulais donc, lorsque j’ai reçu votre lettre, faire venir quelques-uns des moines qui l’ont fréquenté le plus souvent, afin que, mieux instruit par eux, je pusse vous donner plus de détails ; mais comme le temps de la navigation touchait à sa fin et que le messager était pressé de partir, je me suis hâté de vous écrire, pour votre édification, ce que je savais et ce que j’avais pu apprendre de lui-même, car je l’ai souvent vu, j’ai été longtemps avec lui et lui ai versé de l’eau sur les mains. J’ai eu grand soin de ne dire que la vérité, afin que si l’on en entendait dire davantage, on ne refusât pas d’y ajouter foi, ou que si l’on en apprenait trop peu, on ne méprisât pas un tel homme.