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venaient à sa rencontre et dont la présence le comblait de joie, il rendit l’esprit et rejoignit ses pères. Les deux disciples exécutèrent fidèlement l’ordre qu’il leur avait donné. Ils ensevelirent son corps, l’enveloppèrent et l’enfouirent dans la terre. Jusqu’ici personne ne sait où il est caché, excepté ces deux religieux.

92. Quant à ceux qui ont reçu les peaux de brebis qu’il leur avait léguées et son manteau usé, ils conservent ces reliques comme des objets infiniment précieux. Car en les regardant ils croient encore voir Antoine ; et quand ils s’en revêtent, il leur semble qu’ils portent sur eux avec joie ses leçons et ses conseils.


Portrait de saint Antoine.


93. C’est ainsi qu’Antoine termina sa vie corporelle, et tel est le commencement de la vie monastique. Bien que ce récit ne suffise pas pour peindre la vertu d’Antoine en tout son jour, il peut du moins vous faire concevoir quel devait être un homme qui, depuis sa jeunesse jusqu’à un âge si avancé, conserva toujours la même ferveur dans les exercices de la piété ; cet homme divin, que la vieillesse ne put contraindre à accepter une nourriture plus délicate, et que la faiblesse de son corps ne put engager à prendre des vêtements plus commodes.

94. Il demeura jusqu’à la fin exempt d’infirmités ; ses yeux ne s’étaient point affaiblis, ils étaient nets et sa vue parfaite. Pas une de ses dents n’était tom-