Page:Athanase d’Alexandrie - Vie de Saint-Antoine, trad Manoury.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

il leur dit : « Je vais suivre la route de mes pères, comme dit l’Écriture : car je vois que le Seigneur m’appelle. Ensevelissez donc mon corps vous-mêmes, cachez-le sous la terre, et soyez fidèles à garder cette recommandation : que personne ne connaisse le lieu où sera mon corps, excepté vous seuls. Au jour de la résurrection des morts, je le recevrai incorruptible des mains de mon Sauveur. »


Son testament.


90. « Vous partagerez ainsi mes vêtements : vous donnerez à l’évêque Athanase une de mes deux peaux de brebis avec le manteau sur lequel je couchais. Il me l’avait donné neuf, et il est devenu vieux par l’usage que j’en ai fait. Donnez à l’évêque Sérapion mon autre peau de brebis. Pour vous, gardez ma tunique de poil. Adieu ! mes enfants ; Antoine s’en va, et désormais il n’est plus avec vous. »


Mort de saint Antoine.


91. Après qu’il eut prononcé ces paroles, les deux disciples l’embrassèrent. Antoine leva ses pieds, et, regardant comme des amis les bienheureux[1] qui

  1. Dans le texte, on ne doit pas entendre par τοὺς ἐλθόντας les deux religieux qui assistaient le saint vieillard, mais les anges et les saints qui venaient recevoir son âme. Saint Antoine lève les pieds comme pour partir avec eux et les suivre au ciel. Tel est le véritable sens de ce passage très-bien entendu par Evagrius.