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71. Ayant dit ces paroles, il invoqua le nom de Jésus-Christ et marqua du signe de la croix les possédés par deux et trois fois. À l’instant, ces hommes se levèrent entièrement guéris, sains d’esprit et rendant grâces à Dieu. Les philosophes étaient étonnés, stupéfaits, en considérant l’intelligence du vieillard et le prodige qui venait de s’accomplir sous leurs yeux.

72. Antoine leur dit : « Pourquoi vous étonnez-vous ? Ce n’est pas nous qui faisons ces choses : c’est le Christ qui les opère par ceux qui croient en lui. Croyez donc aussi vous-mêmes, et vous verrez que notre religion ne consiste pas dans des artifices de paroles, mais dans la foi qui opère par l’amour que nous avons pour Jésus-Christ. Si vous possédiez aussi cet amour, vous ne chercheriez plus de subtiles démonstrations dans la logique, mais vous regarderiez la foi en Jésus-Christ comme suffisante. »

73. Telles furent les paroles d’Antoine. Les philosophes en admirèrent la sagesse, saluèrent le saint vieillard, et le quittèrent en avouant qu’ils avaient beaucoup profité dans sa conversation.

74. En effet, pour avoir passé sa vie sur la montagne jusqu’à sa vieillesse, Antoine n’avait pas un caractère sauvage : au contraire, il était gracieux et poli, et sa conversation était assaisonnée d’un sel divin. Aussi personne ne lui portait envie : au contraire, il gagnait l’affection de tous ceux qui venaient le visiter.