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nèrent ses compagnons de voyage, il resta sur la montagne seul et sans aucune société, et il considéra ce lieu comme devant être sa demeure. Les Sarrasins eux-mêmes, admirant la ferveur d’Antoine, repassaient à dessein par cette route, et se faisaient un bonheur de lui porter des pains. Il trouvait encore quelque secours dans les fruits des palmiers. Plus tard ses frères ayant découvert le lieu de sa retraite, ils eurent soin de lui envoyer ce dont il avait besoin, et ils se montrèrent à son égard comme des fils pleins de reconnaissance pour leur père.


Il sème du blé et cultive des légumes.


52. Antoine, s’apercevant que plusieurs se gênaient et se fatiguaient pour lui apporter du pain, voulut épargner cette peine aux religieux. Ainsi donc, après y avoir réfléchi, il pria quelques-uns de ceux qui venaient le visiter de lui apporter un hoyau, une hache et un peu de blé. Quand on lui eut procuré ces choses, il parcourut le voisinage de la montagne ; ayant découvert un petit espace de terre propre à son dessein, il le cultiva ; et comme la source lui fournissait de l’eau en abondance pour l’arroser, il l’ensemença. Chaque année il renouvelait ce travail qui lui fournissait son pain ; il se réjouissait de ne plus devoir sa subsistance aux fatigues des autres, et il était bien aise de n’être plus en rien à charge à personne. Dans la suite, comme plusieurs venaient le voir, il cultiva aussi quelques