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cieux ; nous n’avons pas besoin de traverser la mer pour acquérir la vertu. Car le Seigneur a dit : « Le royaume des cieux est dans vous. » Ainsi la vertu n’exige que de la bonne volonté. »


Beau spectacle de la vie monastique.


41. Les monastères qui s’élevaient sur les montagnes ressemblaient à des tabernacles remplis de chœurs divins qui chantaient, étudiaient, jeûnaient, tressaillaient d’allégresse dans l’espérance des biens futurs. Ces religieux travaillaient des mains pour faire des aumônes ; ils s’aimaient les uns les autres et vivaient dans une parfaite concorde. On voyait là, dans ce coin du monde, la vraie patrie de la justice et de la piété.

42. Là il n’y avait personne qui commît ou qui reçût une injustice, personne qui subît les vexations de l’exacteur. Mais on y voyait une multitude d’hommes qui travaillaient à se rendre parfaits, et dont toutes les pensées avaient pour objet la vertu. En sorte que tous ceux qui contemplaient ces monastères et l’ordre qui y régnait s’écriaient et disaient : « Que tes maisons sont belles, ô Jacob ! que tes tentes sont magnifiques, ô Israël ! Tes pavillons ressemblent à des vallées ombragées ; ils sont comme un jardin sur le bord d’un fleuve ; ils sont pareils aux tentes que le Seigneur a dressées, aux cèdres qui croissent sur le bord des eaux. »