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Il confie sa sœur à des vierges et il s’applique à la perfection.


9. Il avait réservé quelque peu de ses biens à cause de sa sœur. Mais, entrant de nouveau dans le temple, il entendit le Seigneur qui disait dans l’évangile : « Ne vous inquiétez point du lendemain. » Il ne put y rester plus longtemps, il sortit et distribua ce qu’il avait encore à des gens peu aisés. Il confia sa sœur à des vierges d’une vertu solide et connues pour leur piété, afin qu’elles l’élevassent dans leur chaste demeure. Pour lui, il se retira dans un lieu proche de sa maison, et s’adonna aux exercices de la vie chrétienne, veillant sur lui-même et se traitant avec rigueur. À cette époque, il n’y avait point encore en Égypte de monastères composés de cellules réunies, et même les solitaires ne connaissaient pas encore le désert lointain : mais ceux qui voulaient travailler à leur perfection s’y exerçaient à part, en se retirant à quelque distance de leur village.


Un solitaire lui sert de modèle.


10. Il y avait alors dans le village voisin un vieillard qui avait embrassé la vie solitaire dès sa jeunesse. Antoine, étant allé le voir, devint son rival dans la vertu. Il se fixa d’abord lui-même dans un endroit qui était en face de son village, et là, s’il venait à entendre parler de quelque homme vertueux, tel qu’une industrieuse abeille, il se mettait