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PRÉFACE.

Confidens du Très-Haut, Subſtances éternelles ;
Qui parez de vos feux, qui couvrez de vos aîles
Le trône où votre maître eſt aſſis parmi vous :
Parlez ! Du grand Newton n’étiez-vous point jaloux ?

On ne peut comparer à cela que les deux vers de Pope ſur le même ſujet, que je n’oſe traduire de peur de les affoiblir :

Nature and Nature’s laws lay hid in night ;
God ſaid:let Newton be, and all was light.

Jamais homme ne fut ſi digne de ces éloges ſublimes, & ſi dignement célébré.

L’indifférence des hommes pour le plus beau ſpectacle de l’univers, a paru étrange aux plus grands Génies que nous ayons eu dans tous les ; le Taſſe met dans le bouche de Renaud des réflexions qui méritent ſur-tout d’être citées pour l’inſtruction de ceux à qui le même reproche peut s’adreſſer; c’eſt dans le temps où marchant, avant le jour, vers la montagne des Oliviers, il comtemploit la beauté du Firmament :

Con gli occhi alzati contemplando intorno,
Quinci notturne e quindi matutine,
Bellezze incorruptibili e divine
Frà sè ſteſſo penſava, ò quante belle
Luci il tempio celeſte in ſe raguna !
Ha il ſue gran Sole il di, l’aurata ſtelle
Spiega la notte e l’argentata Luna ;
Ma non è chi vagheggi ò queſta ò quelle ;
E miriam oi torbida luce e bruna,
Ch’un girar d’occhi un balenar di riſo
Scopre in breve conſin di fragil viſo !

Jeruſ. Lib. Cant. xviii. v. 94.