garçon monté sur deux flûtes, Pitou donc se retourna brusquement et dit pour changer la conversation :
« Puisque c’est comme ça, nous le tenons : il n’y a qu’à suivre les pattes. »
En effet, il n’y avait qu’à suivre : Pitou avait trouvé ça du premier coup. Je vous l’ai dit, il n’y a pas, il n’y a pas, il n’y a pas pareil à Pitou dans toute l’Europe ! ni même dans les deux Amériques et dans l’Océanie !
Alors Ibrahim s’arrêta et dit :
« Il est là ! »
Et il montra du doigt le haut de la vallée.
« Oui, il est là, le seigneur ! Mais s’il ne dormait pas ?… »
Je répliquai :
« Ibrahim, si le lion ne dormait pas, c’est moi qui le ferais dormir pour toujours ! »
Alors Pitou, étonné que je n’eusse rien dit de lui, fit : « Oh ! » comme s’il avait eu un étouffement.
Mais je me repris et je dis :
« Moi et Pitou. Est-ce que Pitou va d’un côté pendant que Dumanet va de l’autre ? est-ce que Pitou lave la vaisselle à la cuisine pendant que Dumanet fait le beau avec les dames au salon ?… Allons donc, allons donc, ça ne serait pas à faire ! »
L’ami Pitou vit bien que j’avais compris qu’il n’était pas content ; il me serra la main et dit :
« Tout ça, c’est des paroles. Ibrahim, va toujours. Tu disais donc que le seigneur ne dort pas ? Quel seigneur ?
— Le lion, répondit l’Arabe.
— Et alors, s’il ne dort pas, qu’est-ce qu’il fait ? »
Ibrahim répliqua :
« Il dîne.
— Et quand il a dîné ?
— Il va boire à la rivière, et il revient par là chez lui.