Page:Assollant - La Chasse aux lions.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV

LA PERMISSION


Comme ça, vers l’heure de l’absinthe du matin, qui est le meilleur moment de la journée pour causer là-bas, voilà que le capitaine Chambard, homme d’élite à pied et à cheval, était en train de siroter avec le capitaine Bonnivet, de la 5e du 7e léger ; le lieutenant Caron, de la 6e du 7e ; le sous-lieutenant Bardet, de la 3e du 5e, et quelques autres que je ne me rappelle pas. Suffit de savoir qu’ils étaient plusieurs et qu’ils parlaient du capitaine Corbeville, qui venait de permuter pour rentrer en France, vu qu’il avait attrapé la fièvre et la colique au Sénégal, et qu’il ne les avait pas perdues en Algérie, où rien ne se perd, tant la police est bien faite, — de ce côté-là du moins.

Les uns disaient qu’il aurait mieux fait de ne pas permuter et que pierre qui roule n’amasse pas mousse ; d’autres, qu’il avait besoin d’aller à Vichy et de là voir son père, qui était très vieux et qu’il n’avait pas vu depuis sept ans…

Pendant qu’on causait, voilà que nous arrivons, Pitou et moi, pour raconter notre histoire et demander un congé de deux jours.

Naturellement, c’est moi qui fus chargé de porter la parole, qui est